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 Ne me laisse pas tomber ft. Asmund

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Message# Sujet: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyLun 19 Mar - 16:39


L’air était froid là-haut. Les pierres crissaient sous ses bottes, et alors même que le vent glacé saisissait ses bras, Enfys continuait de grimper. Elle n’avait pas voulu prendre son dinosaure, préférant laisser la bête se reposer avec ses congénères.
C’était dangereux, stupide certainement. Mais elle avait vu le brasier de kav’avli, ce soir-là. Il brillait parmi les feux céleste, dansant presque dans les cieux. L’enfant des montagnes qui sommeillait en elle s’était sentie appelée par cette force brillante, se rappelant les contes de son enfance. Elle avait pensé à ces hommes tombés des cieux, à l’oiseau de métal. Et si ces étrangers étaient en fait des messagers ? Des amis de Kav’avli, venu chercher les leurs ?
Elle devrait en avoir le cœur net. Sans prévenir ses parents la jeune guérisseuse avait entreprit d’aller là où la terre rencontre le ciel. Elle voulait accéder au plus haut sommet des montagnes rocheuses. Peut-être d’autres de ces étrangers célestes l’y attendraient ? Peut-être avaient-ils des choses à lui apprendre, à lui montrer.
Le soleil déclinait de plus en plus, mais, torche à la main, Enfys grimpait maintenant depuis un petit moment, suivant les chemins sinueux des corniches rocheuses. Tout en essayant tant bien que mal de ne pas regarder le vide, angoissant et noir qui la saisirait au moindre faux pas. La partie rationnelle au fond d’elle savait pertinemment que Kav’avli était certainement mort, comme bien d’autres fou qui avait escaladé ces montagnes, mais l’arrivée des étrangers des cieux ne pouvait être anodine. Cela ne pouvait pas ne vouloir rien dire.
Sa mère l’aurait tuée si elle l’avait vu maintenant, en train de crapahuter. Sans doute même Edaline lui aurait dit que c’était une mauvaise idée. Et venant d’elle, ce n’était pas rien. Mais Enfys ne manquait ni de courage, ni de stupidité. Elle était une enfant des montagnes, et son refuge de pierre ne l'avait jamais tuée, alors pourquoi en serait-il différent aujourd’hui ?

Ayant atteint une petite plateforme rocheuse, bordée par le vide. La jeune femme s’arrêta, levant les yeux vers la voûte céleste. Le brasier de Kav’avli était toujours là, semblant plus proche que jamais. Enfys le fixa pendant un petit moment, agitant sa torche vers le ciel. Peut-être le peuple des nuages verraient-ils son signe. Peut-être viendraient-ils la chercher ?
Elle frissonna à la fois à cause du vent des montagnes, mais aussi par l’idée qu’elle allait peut-être percer l’un des mystères de son enfance.
Songeuse et attentive à un message des cieux, Enfys sursauta cependant alors qu’un rugissement  s’éleva derrière elle. Elle se retourna brusquement, sentant son cœur cogner dans sa poitrine, cherchant frénétiquement du regard un prédateur. Mais sa torche n’éclairait plus assez pour qu’elle ne puisse distinguer autre chose que l’épaisse nuit. Le rugissement retentit encore, et retenant un cri, elle se mit à reculer, oubliant momentanément le vide qui l’attendait. Elle chercha frénétiquement sa vielle dague, rouillée par le temps à sa ceinture, mais tremblait trop pour arriver à l’attraper. Enfys ne cessait de reculer, et dans un hurlement de terreur sentit son pied déraper, tomber dans le vide, entrainant le reste de son corps. Elle lâcha dans la précipitation sa torche, qui sombra dans le vide des falaises. Ses mains s’agrippèrent désespérément, arrivant à se raccrocher à bord de la plateforme rocheuse. Elle n’avait pas la force nécessaire pour se hisser, mais assez pour hurler.
Elle allait mourir. Là, comme Kav’avli des siècles avant elle. Mais elle ne voulait pas mourir. Il y avait encore trop de choses à voir et à faire.  Puisant dans ses forces, elle se mit alors à hurler à l'aide, espérant que quelqu'un l'entende.
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyLun 19 Mar - 21:55

Au sommet des montagnes, un frisson lui parcourait l’échine avec lenteur.
Il y a déjà bien longtemps que le soleil avait disparu à l’horizon. S’éclipsant avec nonchalance derrière le sommet de la plus haute montagne de cette planète. A présent. Le fond de l’air était glacial. Le vent soufflait avec acharnement entre les différents cols montagneux de ses contrées natales. Sur ses bras, marqués par les années de violences et de conflits armés. Les poils du guerrier kàvalii se hérissaient dans une légère brise. S’il avait l’habitude des températures extrêmes des montagnes de sa planète. Asmund prenait tout de même conscience que cette nuit serait l’une des plus fraîches de ces derniers cycles solaires.
Le guerrier kàvalii était un enfant des montagnes. Il en avait toujours eu l’habitude et n’avait réellement jamais vécu ailleurs que dans ses contrées escarpées. Ce pays dans lequel les premières chutes de neige apparaissait lorsque le soleil était au plus bas des sommets. Cette terre déchirée à l’image de son esprit et de son âme. Une main fatiguée par la violence passait dans sa barbe effleurant certaines anciennes cicatrices laissées par des lames acérées. La nuit à l’heure où les créatures nocturnes sortent de leurs tanières. Il lui arrivait qu’elles brûlent son visage sous son épaisse barbe. Lentement. Intensément. Vilement.
Tout était si paisible, si calme et si serein. Ses yeux s’étaient acclimatés à l’obscurité. Son corps ne faisait plus qu’un avec les quatre éléments de mère nature. Immobile. Il n’avait pas dévissé son cul de ce rocher à flanc de falaise depuis que le soleil avait fait son apparition au dessus des montagnes. Silencieux. Le vent lui apportait les murmures des montagnes dans le creux de l’oreille depuis le début de la journée. Son regard était vissé sur le brasier de Kav’avli qui brillait dans les cieux. Ce soir, a nouveau, il invitait les rêveurs à le rejoindre parmi le peuple des cieux.

Un grognement s’extirpait d’entre ses lèvres.
Son esprit divaguait depuis que l’astre de feu avait disparu du ciel. Au dessus de sa tête, les astres célestes dansaient en suivant la courbure de la planète. Au dessus de lui, surplombant les villages et les dresseurs des environs. Il pouvait ressentir les esprits légers se laissant emporter dans la danse nocturne de Kav’avli. Ses yeux, son cœur et son esprit étaient quant à lui au dessus de Halganda. Combien étaient-ils au dessus du plus haut sommet de cette terre ? Festoyaient-ils gaiement en ressassant des histoires de batailles ancestrales ou observaient-ils avec dégoûts la soit disante paix qui régnait à présent sur la planète. Que feraient-ils après avoir vu l’apparition de cette civilisation et les différents messages délivrés par Nilvar. Ses doigts effleuraient les cicatrices présentes à l’intérieure de sa paume. Il se demandait pourquoi elles brûlaient avec autant d’intensité. Elles s’étaient manifestées avec différentes intensité au fur et a mesure de la courbe du soleil dans le ciel.
Un cri. Un appel à l’aide. Un rugissement d’une terrible profondeur. Ils résonnaient en échos parmi les flancs de montagnes. Le vent lui portait cette terrifiante nouvelle dans le creux de son oreille. Une lueur scintillait au dessus de Halganda. Instinctivement ses yeux se dirigeaient vers la source du bruit. Son ouïe s’ajustait avec sa concentration. Il n’y avait très certainement pas moins d’un kilomètre depuis l’émission du son. Les pierres crissaient sous ses énormes bottes. Les énormes fracas de la roche en chute libre accordaient au guerrier un rythme de marche. Sa lame était déjà dans ses mains lorsqu’il aperçu finalement l’énorme bête menaçant la tranquillité de la montagne.

« Kàvalii warànë Nilvår. Nïmvår wardramu. Asmund gwårdero færå. Kàvalii. »
Au milieu des pics acérés, l’écho de sa voix résonnait. Une voix sourde. Profonde. Lourde. La bête s’élançait sur lui. Les crocs prêts à déchiqueter la chair du guerrier kàvalii. Ses pieds fermement encrés dans le sol rocailleux de la montagne. Son regard se posait sur celui du loup bondissant de rochers en rochers. Il pouvait lire les émotions dans les yeux de la bête. Affamée. Obéissant aux instincts primaires de l’évolution. A la recherche de son prochain repas au clair de lune. Ses rugissements, grognements résonnaient avec violence se mêlant en échos aux paroles de Asmund. « Dåæ hàlgåndan Nïlvår. »
Le dernier rugissement qui se fracassait contre la paroi de la montagne ne venait pas de la bête. Sous le clair de lune, le vent s’était estompé ne laissant qu’un nuage de poussières accompagnant cris, rugissements et paroles en ancien kàvalii. Le silence. Soudain. Surprenant. Il apparaissait au dessus de la jeune femme qu’il reconnaîtrait parmi des dizaines. Imprudente. Naïve. Inconsciente. Ensanglanté, marquée une nouvelle fois malgré l’absence déjà visible d’une partie de doigt. La main droite du guerrier kàvalii se refermait sur le poignet de la jeune femme. Un grognement entre ses lèvres. Le regard impassible resserrant son étreinte à l’aide de son deuxième bras. Un grognement douloureux. Une grimace observant son avant bras. A nouveau sa chair était tailladée, marquée par la violence d’un affrontement et ses yeux se déposaient instinctivement sur Halganda, le plus haut sommet.
Il observait silencieusement grognant entre ses lèvres et lâchant des grognements de douleur a intervalles réguliers « Remercie Kav’avli… Rend gloire à Nilvar et les Helvegnanda…. Sans eux. Tu aurais nourri l’impitoyable Suurin. »
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyMar 20 Mar - 23:09



La pierre qui écorchait ses paumes. L’air froid, aussi froid que le vide qui l’attendait en contre-bas. Enfys agrippait, serrait ses doigts sur la mince corniche qui la retenait encore. Elle ne voulait pas quitter ce monde. Elle ne voulait pas mourir maintenant. Elle sentait cette étrange force s’éveiller en elle... L’instinct animal, brutal. La survie, la détermination qui prenait le pas sur la terreur. Son coeur qui se mit à tambouriner encore plus fort, alors que ses oreilles captèrent l’ancien dialecte ; celui qu’elle avait entendu tant de fois, soignant les plus anciens de son clan. Quelqu’un était là. 
Le rugissement de la bête. Le bruit de la lame d’acier, qui tranchait, coupait, aussi incisive que la pénombre. Aussi dangereuse et mortelle que les montagnes. C’était le bruit d’un combat, d’une lutte entre l’homme et l’animal. Enfys le savait. Elle le sentait. Elle devait juste tenir encore un peu. La jeune fille tenta désespérément de trouver une fissure où caler son pied. Mais il glissait, l’attirant toujours plus vers le précipice.
Elle la sentait ; la main tendue de la mort qui doucement venait saisir sa jambe, l’attirant dans son repère morbide.
Elle allait tomber, ce n’était qu’une question de secondes maintenant. Personne ne retrouverait jamais son corps, son âme ne trouverait jamais le repos. Ses restes seraient dévorés par les carnassiers, avant de pourrir, lentement rongé par le temps. 
Kav’avli lui avait tendu un piège. Kav’avli n’avait jamais voulu qu’elle vienne la rejoindre. Enfys allait laisser sa peau, bêtement à cause d’un conte, d’une sornette racontée aux enfants. Elle ne sentait même plus les larmes qui coulaient, ni la brûlure sourde de ses bras. Elle ne sentait que le désespoir.


Puis, une main enserra son poignet. La main d’un guerrier. Enfys s’y raccrocha, serrant le bras de son sauveur, plantant ses ongles dans la chair. Il la tirait, la remontait, et à travers l’épais brouillard de la peur, Enfys sembla entendre la mort râler, déçue de voir son repas filer entre ses doigts. 

Ses genoux touchèrent le sol, et alors que son regard se portait vers son sauveur, la jeune femme ne pût s’empêcher de poser ses mains contre la pierre froide, s’assurant la réalité de celle-ci.
« Remercie Kav’avli… Rend gloire à Nilvar et les Helvegnanda…. Sans eux. Tu aurais nourri l’impitoyable Suurin. »

Enfys ne pût réprimer un frisson, et tandis qu’elle serrait ses bras autour de son corps, les mots sortirent de sa bouche, tremblants «  Je.. Je voulais… Le brasier de Kav’avli, dans les cieux. Je voulais juste aller voir.. Et, Et la bête.. » Commença telle a bafouiller, cherchant le prédateur d’un regard affolé «  Le rugissement.. J’ai reculé, je n’ai pas fait attention. » Elle secoua la tête, essayant de remettre ses idées en place. « Merci à toi, Asmund. Tu m’a sauvée. J’aurais.. j’aurais pu…» Elle ne termina pas sa phrase, consciente que son regard en disait assez.

Asmund le guerrier terrible des Kàvalii, Asmund le moralisateur. Asmund qu’elle avait tant de fois eu envie d’assassiner dans son sommeil. Le frère énervant d’Edaline et Brënna. Enfys ne savait pas quoi dire à mesure qu’elle réalisait que sans lui, elle serait morte à l’heure qu’il était.
Il faisait si sombre maintenant qu’elle parvenait à peine à distinguer le Guerrier. Elle tendit la main, comme pour s’assurer qu’il ne s’était pas évanoui dans l’obscurité, et sentit sous ses doigts le liquide poisseux du sang, encore chaud, qui s’écoulait d’une blessure.
« Tu es blessé ?!»  S’exclama t-elle alors que la culpabilité s’insinuait dans son esprit. « Je suis vraiment désolé… Laisse-moi te soigner, Asmund. » Lui dit-elle, entreprenant alors de sortir ses herbes et plantes de soin de sa petite sacoche qui heureusement ne s’était pas décroché de sa ceinture. C’était de sa faute, elle ne pouvait pas le laisser dans cet état-là. Mais il faisait noir, et Enfys ne savait pas où elle mettait les mains. « Je n’y vois rien… Il nous faudrait une torche, ou de quoi éclairer ! » Soupira t-elle, tout en essayant de calmer son esprit encore échauffé par la terreur.
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyMer 21 Mar - 21:56

A l’horizon, elle se dressait là fièrement sous sa couverture étoilée. Elle si majestueuse et dominante. Elle si impressionnante et imposante. Elle si protectrice et accueillante pour les guerriers kàvalii. Son regard ne se détournait pas de la magnifique Halganda. Un grognement lourd s’échappait d’entre ses dents serrées lorsqu’il enfonçait ses énormes doigts dans la plaie ensanglantée. Le liquide chaud et poisseux qui s’en écoulait recouvrait les anciens stigmates laissés par les lames tranchantes de l’acier. Dans l’obscurité accablante de la nuit, son regard se détournait sur la bête morte à plusieurs mètres. Tranchée, ensanglantée et inanimée. Que serait-il advenu de l’insouciante Enfys s’il n’avait pas eu besoin de renforcer son mental au sommet de cette montagne ? La taille de la bête était impressionnante. Ses griffes étaient acérées comme les lames d’un guerrier. Ses crocs étaient tranchants comme les outils du boucher. Jamais. Il n’aurait jamais réussi à retrouver la jeune femme. Son corps ne serait jamais revenu à la terre et jamais son âme n’aura été lavée de ses péchées. Elle aurait erré au grès des vents et des éléments de mère nature. Condamnée à une vie éternelle aux côtés du maléfique Suurin qui aurait jouis de cette perte pour le peuple de kàvalii.
Les frissons qui avaient parcourus son échine et ses bras avaient complètement disparu des sensations de son corps. A présent, seul la vive douleur de cette entaille traversait son corps. Instinctivement ses doigts plongeait à nouveau dans la plaie béante et ensanglantée de son bras. Il effleurait des doigts, grognait entre ses dents et grimaçait arrachant un morceau de croc aussi gros qu’un caillou. « Oui je suis blessé. » Sa voix, elle était rauque et presque autoritaire. Si profonde que l’on dirait le grognement d’un ours sauvage. Sa nuque était raide et le liquide rouge glissait délicatement entre ses doigts. Il retournait à la terre avec une lenteur si extrême.

Dans ses poumons, l’air frais des sommets s’insérait portant avec elle l’odeur de la mort. Un frisson glacial parcourait son corps mais Asmund n’était pas transit de froid. Cette odeur lui était familière. Elle était si singulière qu’il n’en oublierait jamais ses subtilités. Elle était si indescriptible mais pourtant si puissante. Quelques secondes. Suffisamment long pour rappeler de terribles images à l’esprit d’un homme. « Tu aurais pus mourir, Enfys. » A nouveau ses mots sonnaient comme une bête sauvage en colère s’approchant lourdement de la bête inanimée. Dans un fracas son genou se posait sur le sol rocailleux et recouvert du sang de l’animal. Sa puissante main se refermait sur le manche de son épée enfoncée dans la gorge de l’imposant mâle inerte. « Pardonne moi, mon ami… Tu t’es vaillamment battu. Que ta fourrure puisse nous réchauffer dans le froid glacial de l’hiver. Que ta chair puisse nourrir nos femmes et nos enfants. Que ta graisse et tes os puissent nous éclairer dans l’obscurité. » Sa main ensanglantée caressait la tête de l’animal.
Quelques craquements plus tard et claquement de pierre contre le fer. La torche improvisée à partir d’un morceau de bois sec, un pan de tissu de sa jambe et la graisse de l’animale s’embrasait éclairant la scène. Dans le creux d’un rocher il installait sa seule source de lumière et de chaleur s’adossant a celui-ci dans un grognement. Le cul vissé dans la terre observant la profondeur de sa plaie grâce a la lumière le surplombant. « Mon rôle est de protéger les miens mais je ne serais pas toujours derrière VOUS… Pourquoi vous n’écoutez jamais. » Un soupir s’échappait d’entre ses lèvres posant pour la première fois les yeux sur la jeune femme en face de lui. « Tu as eu de la chance, Enfys la guérisseuse. Jamais nous n’aurions retrouvé ton corps. Jamais tu n’aurais connu la purification de notre terre. » A nouveau ses énormes doigts trifouillait dans sa plaie arrachant un nouveau morceau de croc qu’il observait. Les dents serrées par la douleur, le bras tremblant. « Il est temps de devenir adulte et cesser de se comporter comme une enfant, guérisseuse… »
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyLun 26 Mar - 21:07


L'adrénaline semblait se dissiper à la vitesse d’un éclair, et l’épaisse veste de cuir n’empêcha pas Enfys de frissonner. Sa main effleura l’épais sang qui s’était écoulé au sol à mesure que la réalité s’ancrait dans son esprit : elle avait blessé le guerrier des Kàvalii, et pire encore : l’avait forcé à ôter la vie d’une pauvre bête.
Enfys serait morte si Asmund n’étais pas venu interrompre l’ordre des choses. Il avait raison. Elle était passé à un cheveux de la fin, de ne plus revoir ses parents. Elle avait pris le risque de voir son âme erré, ballotée par les quatre éléments sans jamais trouver le repos.
Stupide. C’était le mot qui résonnait dans son crâne à mesure qu’elle distinguait l’immense montagne des Kavalii se mouvoir vers la bête, morte.
« Pardonne moi, mon ami… Tu t’es vaillamment battu. Que ta fourrure puisse nous réchauffer dans le froid glacial de l’hiver. Que ta chair puisse nourrir nos femmes et nos enfants. Que ta graisse et tes os puissent nous éclairer dans l’obscurité. »
Enfys serra les poings, rageusement : sa chair aurait du nourrir la terre. Cet animal n'aurait jamais connu tel sort si elle n’avait pas voulu rencontrer ce fichu Kav’avli. Elle leva les yeux au ciel, foudroyant du regard le brasier. C’était de sa faute. Kav’avli l’avait laissée à la mort ; les conteurs de son enfance l’avait trahie.
Kav’avli  était parti comme tant d’hommes avant lui, il était tombé dans le précipice et les éléments simplement grignoté son cadavre. Son âme devait encore se balader dans ces mêmes montagnes, se vengeant sur les inconscients qui pensaient le rejoindre. Enfys devait retenir les larmes de colère qui lui piquait les yeux. Elle ne pouvait pas pleurer, encore moins devant Asmund, jamais.
Elle le regarda, alors que le sang de l’animal s’écoulait, et qu’il fabriquait une torche de fortune avec la dépouille du carnassier. Ingénieux. Enfys n’aurait pas pu dire le contraire. Il s’adossa contre un rocher, se laissant tomber sur le sol et t l’apprentie guérisseuse se leva, prête à aller soigner son sauveur. Mais déjà, le regard clair du guerrier se posa sur elle.
L’étrange reflet des flammes dessinait des ombres sinistre sur le visage du guerrier, donnant à ses paroles une autre dimension. Une dimension qui fit frissonner Enfys.
« Mon rôle est de protéger les miens mais je ne serais pas toujours derrière VOUS… Pourquoi vous n’écoutez jamais.  Tu as eu de la chance, Enfys la guérisseuse. Jamais nous n’aurions retrouvé ton corps. Jamais tu n’aurais connu la purification de notre terre. »
Enfys hocha la tête, inspirant un grand coup. «  Asmund. Tu as ma reconnaissance. » Elle ouvrit la bouche pour continuer.. Quoi lui dire ? Qu’elle était désolée ? Qu’elle avait conscience qu’elle serait morte si ça n’avait pas été pour lui ? Enfys secoua la tête, fronçant les sourcils à mesure qu’elle voyait le Kàvalii enfoncer ses doigts dans la plaie. « Il est temps de devenir adulte et cesser de se comporter comme une enfant, guérisseuse… »
Son sang ne fit qu’un tour. Elle n’était certainement pas une enfant, et ne laisserait pas à un stupide Guerrier lui dire le contraire, quand bien avait-il pu la sauver. D’un pas rapide, elle s’agenouilla à côté de lui, lui attrapant le poignet pour l’empêcher de massacrer un peu plus la plaie de son bras. « Arrête de toucher cette blessure avant que tu n’attrape une infection, idiot. » Elle regarda avec un air de défi. «  Je ne suis pas une enfant. Ni moi ni Edaline, ou je ne sais qui… Tu veux nous protéger, tant mieux. C’est la vie que tu as choisi. Mais ne nous traite pas comme des idiots. Je t’ai remercié Asmund mais ta morale je n’en veux pas. »
Il avait assez de force pour la jeter de la falaise d’un simple mouvement de poignet. Mais bon sang, pour qui se prenait-il ? « Maintenant, laisse moi regarder cette plaie. »
D’un coup d’oeil, la guérisseuse pouvait dire que ce n’était joli et qu’Asmund en garderait certainement une cicatrice. Il avait besoin de linge propre pour faire un bandage digne de ce nom. Asmund avait déjà enlevé la plupart des crocs de l’animal, et la plaie était relativement propre. « Je vais t’appliquer de quoi arrêter l’écoulement du sang, mais pour le reste, il faudrait que l’on retourne à Daenor. »
Elle farfouilla dans sa sacoche avant d’en sortir de la poudre de scarabée, qui favoriserait la coagulation, avant d’en saupoudrer la plaie. Bien sûr, elle n’avait pas de bandage non plus. Enfys soupira avant déchirer le bas de sa tunique et de l’enrouler autour du bras du guerrier. « C’est un bandage de fortune, mais ça devrait suffir. » Elle se leva ensuite, tendant la main au Guerrier. «  Tu penses pouvoir retourner en ville ?» Il n’avait pas le choix de toute manière. Si ça blessure ne le tuait pas, ce serait le froid des montagnes qui s'en chargerait
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyDim 1 Avr - 14:34

Une nouvelle fois, le kàvalii grognait entre ses dents tandis que ses énormes doigts plongeaient dans la blessure poisseuse. Le guerrier avait déjà eu l’habitude de ces gestes il y a de nombreuses années lorsque l’acier tailladais sa peau et sa chair dans une giclée de sang. La délicate main de la jeune rousse se refermait sur son poignet l’empêchant d’entreprendre un peu plus de mouvement à l’intérieur de sa chair meurtri par les assauts de l’animal. « Arrête de toucher cette blessures avant que tu n’attrape une infection, idiot. » Elle posait son regard sur lui avec un air de défi. Un sourire se dessinait doucement, discrètement au coin de ses lèvres sous son épaisse barbe. Ses yeux se posaient alors sur son visage éclairer par le vacillement de la flamme au dessus de leurs têtes. L’imposant guerrier était tiraillé entre son envie de lui faire prendre conscience de la dangerosité de son action et la fierté qu’il ressentait en lisant son air de défi sur le visage de la rouquine. Les mots qu’elle utilisait accompagnaient à la perfection le regard qu’elle posait sur lui. Un seule geste du revers de la main lui aurait suffit pour envoyer la guérisseuse sur son séant a plusieurs mètres. Un simple mouvement qui lui aurait permis de la remettre à sa place. Une action standard qui aurait permis au guerrier d’envoyer la jeune femme plusieurs mètres en dessous de la cime des montagnes mais pourtant, il restait là, silencieux écoutant attentivement ses paroles. Asmund n’avait pas réellement d’autre choix que de resté sagement assit, son sang s’écoulant de sa profonde plaie et ses grognements de douleur a intervalle régulier. Il serait un parfait idiot de réagir de la sorte après avoir sauver la vie de cette jeune femme. Tandis qu’elle foulait dans sa sacoche, le guerrier posait l’arrière de sa tête contre la roche fermant les yeux.
Quelle était ce putain de problème ? Il ressentait une vive douleur au niveau de son bras poisseux par l’écoulement du sang. La chair profondément entaillée et la possibilité d’une infection grandissante a chaque instant. Il restait simplement là assit, silencieux écoutant les paroles d’une inconsciente pour qui il avait risquer de perdre la vie. L’idée de flirter avec la mort lui plaisait agréablement tandis qu’il retirait doucement les doigts de sa plaie. Il avait vu les crocs de l’animal claquer avec violence à seulement quelques centimètres de sa gorge. Son souffle chaud s’était lentement glisser pour caresser sa gorge a découvert avant qu’il ne lui enfonce a plusieurs reprises sa lame dans le corps. L’idée même de se faire arracher la vie par l’animal lui était passer par la tête et il n’en avait eu aucun remord. Au fond de lui-même, il avait même espérer sentir les crocs acérés de celui-ci s’enfoncer avec violence dans sa gorge et arracher la moitié de celle-ci le laissant s’écrouler a genou dans son propre sang.

« Tu penses pouvoir retourner en ville ? » Asmund ouvrait les yeux observant la main tendue de la jeune femme. Sa fierté reprenait le dessus tandis qu’il essayait de se glisser sur ses jambes par son propre chef mais la douleur intense qui s’emparait de son bras a chaque appuie sur celui-ci ne cessait de lui faire serrer les dents avant qu’il n’accepte a contre cœur la main de la jeune femme. Il la surplombait aisément baissant son regard sur celle-ci glissant un simple remerciement d’un signe de la tête. Les yeux rivés sur le bandage de fortune autour de sa plaie, il sentait déjà les effets de la poudre de scarabée sous celui-ci. Sa lame ensanglantée glissait a nouveau dans son fourreau en cuir tandis qu’il s’emparait de la torche avec son bras encore valide. Le moindre mouvement de celui blessé laissait entendre de sourd grognement de douleurs. Il s’activait récupérant le strict minimum possible pour redescendre en direction de la ville. Le kàvalii se doutait que cette blessure ne le tuerais pas, non, elle lui ferais grincer des dents plusieurs jours voir semaines. « Je passe devant, Enfys. » Un simple signe de tête en direction de la jeune femme lui annonçait qu’ils se mettaient en route en direction de la ville.
Les gravas s’écoulaient le long de la montagne, il cherchait l’accès le plus stable s’arrêtant par moment manquant de perdre l’équilibre. Glissant par endroit sur plusieurs dizaines de centimètres. Ils seraient revenu en ville a dos de dinosaure si seulement Asmund n’avait pas oublier que le sien était aussi têtu qu’une mule. Où était Fehu ? Il n’en avait absolument aucune idée. Il volait bon gré, malgré les différents vents qui soufflaient entre les sommets des montagnes. Asmund ne décrochait pas un mot, il se contentait de grognements bestiaux à chaque pic de douleur avançant trop fier pour avouer que la blessure ne cessait de lui faire mal à chaque mouvement. Après de très longues minutes de descente, il s’installait lourdement sur une roche soufflant « On doit d’abord aller retrouver Fehu… Dans cette direction » Du bout du doigt il désignait un chemin serpentant a flanc de falaise entre deux montagnes. « Cette saloperie de dino n’en fait qu’à sa tête… » Il déposait doucement la torche entre deux rochers se laissant glisser sur le cul, le dos contre celle-ci observant son bandage suintant de sang. Une grimace apparaissait sur ses lèvres tandis qu’il cherchait a observer sous le bandage tel un enfant trop curieux.

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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyDim 1 Avr - 19:09

ien sûr, Asmund ne prit pas la peine de saisir sa main tendue. Cela surprenait-il la guérisseuse ? Certainement pas. Enfys se contenta de lever les yeux au ciel tout en soupirant. Les Guerriers... Tous les mêmes avec leur foutu orgueil.
Elle leva un sourcil, alors qu'Asmund lui adressait un léger hochement de tête. Un signe de remerciement ? Bon, c'était déjà un exploit venant du fier Asmund, aussi expressif et vivant qu'un cailloux. 
« Je passe devant, Enfys. » Elle hocha la tête, songeant que même blessé le guerrier était plus à même qu'elle d'ouvrir la route. Enfys se tordit les mains, son habituel signe de nervosité. Parcourir les pistes sinueuses à l'aide d'une pauvre torche, alors même qu'elle venait juste de frôler la mort. Ouais, pas très rassurant. La guérisseuse chassa cependant cette idée : Asmund était blessé. Ils devaient retourner en ville. Elle n'avait pas le temps de laisser ses peurs prendre le contrôle de son esprit. 

Elle emboîta alors le pas à Asmund, les yeux rivés sur l'énorme carrure du Kavàlii. Grand, solide, il était comme les montagnes qui l'avaient vu naître. Comme ces pics rocheux qui jamais ne semblaient trembler devant la furie des éléments. Asmund était un Kavalii, entièrement. Et ce même si certains membres de leur clan en jugeaient autrement. Il ne fallait pas être bien perspicace pour savoir qu'être un Guerrier chez les pacifistes n'était pas un gage d'intégration.

Enfys continuait de le suivre, marchant précautionneusement dans ses énormes empruntes, manquant de tomber sur le guerrier alors qu'il marquait un arrêt. Elle essayait tant bien que mal de ne pas écouter le bruit des gravats qui tombaient dans le vide. De ne pas se dire qu'ils pouvaient chuter, tout les deux, à tout instant. Elle l'écoutait grogner, attendant secrètement le moment où il devrait mettre sa fierté de côté pour demander de l'aide.

Enfys ne broncha pas lorsqu'il s'installa sur un rocher. Elle-même en profita pour souffler, la descente de cette fichue montagne se révélant plus ardue de nuit que de jour. 

« On doit d’abord aller retrouver Fehu… Dans cette direction. Cette saloperie de dino n’en fait qu’à sa tête… »
" Ta mère ne t'a jamais appris à respecter les créatures des cieux ou quoi ?"Lui rétorqua t-elle avec un regard sévère. Elle laissa ensuite son regard divaguer vers la direction qu'il avait indiquée, puis fixa de nouveau son attention sur le guerrier. " On est pas sorti... Y'en a encore pour pas mal de temps de marche." 
Elle s'avança vers le guerrier avant de se laisser tomber à côté de lui sur le sol froid. Son regard s'aventurait vers le braisier de Kav'avli, qui brillait d'une force impertinente." C'était... C'était vraiment stupide de ma part. Je suis désolé de t'avoir entraîné dans cette situation Asmund."
Articula telle d'une voix lointaine, laissant tomber son mauvais foie habituelle. Que ses idées idiote l’entraîne à la mort, ça Enfys pouvait l’accepter, mais qu’elle entraîne  d’autres Kavàlii dans sa chute, c’était plus dur à avaler.
"Enfin, ne t'en fais pas, je ne te laisserai pas mourir. Ca ferait bien trop plaisir à tes soeurs." Ajouta t-elle, avec un faible sourire. Peut-être la brute savait-elle rire, ou exprimer une quelconque émotion ?
Elle se rabougrit dès lors qu'elle observa le pansement du Guerrier. De ce qu'elle pouvait voir, la poudre de scarabée ne semblait pas faire autant d'effet qu'elle l'aurait voulu. Le sang suintait trop. Ça devait faire mal, bien plus que ce qu'elle n’avait pensé d'abord. Inspirant un grand coup, elle accrocha le regard du guerrier.
" Je ne vais pas te mentir, Asmund. Cette plaie n'est pas belle... J'ai une racine que tu peux mâcher pour calmer la douleur, mais elle risque de te faire voir des choses bizarre, et je n'ai vraiment pas envie que tu sautes de la falaise en t'imaginant avoir des ailes. On n'a pas de temps à perdre. On doit y aller pour que tu puisses être soigné proprement. » Bien sûr, Enfys aurait pu y aller toute seule, chercher Nehu, l’idée lui avait bien traverser le crâne, mais elle ne tenait pas à frôler la mort une seconde fois. 
Elle se leva, ne daignant pas tendre sa main au guerrier cette fois-ci. Sa créature aussi était en repos, donc pas la peine de compter dessus. Quand le mastodonte dormait, elle était impossible à réveiller. " Allez, dépech.."Enfys fut coupée par l'écho lointain d'un rugissement, de plusieurs rugissements. Elle se tourna alors lentement vers le guerrier, avant d'ajouter d'une voix mal assurée" Je crois qu'on ne devrait pas traîner ici plus longtemps."
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyLun 2 Avr - 18:12

Le fier guerrier du peuple kàvalii plantait finalement son regard sur la voûte céleste au dessus de leurs têtes. Ici, là haut, perchés au sommet de leurs montagnes natales. Il y retrouvait régulièrement la sérénité qui avait disparue de son esprit depuis déjà trop longtemps. La vive douleur qui s’emparait de son bras était semblable à celle d’une lame tailladant les chairs. Niché au plus haut du ciel, le brasier de kav’avli scintillait avec puissance au dessus de leurs têtes. « Enfin, ne t’en fais pas, je ne te laisserai pas mourir. Ca ferait bien trop plaisir à tes sœurs. » Une nouvelle fois, un léger sourire se dessinait au coin de ses lèvres avant qu’il ne se transforme subitement en une expression de douleur. Un léger rire s’était même distinguer d’entre ses lèvres parmi les grognements bestiaux de douleur qu’il lâchait a intervalle régulier au cœur de sa respiration profonde.
Asmund était de ceux que l’on ne voyait que très rarement rire en dehors de ses états alcoolisés. S’il souriait tout au plus au coin de ses lèvres, sourire qu’il dissimulait sous son épaisse barbe en l’espace de quelques secondes seulement, il était rare de l’entendre s’esclaffer de joie et bonheur. La seule idée que la fébrile Enfys puisse elle-même inquiéter la vie du guerrier était une vision relativement drôle à ses yeux. Néanmoins, il n’eu pas le temps de répondre à ses propos. Impossible, sa plaie suintante l’obligeait à garder le silence serrant les dents pour ne pas se mettre à jurer de douleur. Il avait déjà subi de nombreuses blessures mais aujourd’hui, celle-ci, elle était l’une des plus douloureuse de son existence.
L’imposant guerrier ne saurait dire si l’animal l’avait attaqué avec particulière férocité. Depuis de longues minutes, il doutait de ses capacités physiques se rendant compte de la souffrance que la guerre avait imposé à son corps ainsi que son organisme. Il inspirait profondément accrochant le regard de la rouquine. « Je ne vais pas te mentir, Asmund. Cette plaie n’est pas belle… » Il acquiesçait simplement d’un signe de tête ressentant la phrase de la guérisseuse comme une véritable affirmation. L’imposant guerrier pouvait entendre plusieurs rugissements entre ses mots. La concentration troublée par ceux-ci il n’enregistra qu’une petite partie de l’information donnée par la jeune guérisseuse.

A nouveau, difficilement, il se redressait sur ses jambes s’emparant de la torche. Ces rugissements étaient complètement différents. Il ne s’agissait pas de la même créature, il pouvait l’entendre facilement dans la manière dont ils résonnaient en échos dans les montagnes. Un d’entre eux était gras, très court et sonnait véritablement bestial tandis que l’autre agressait ses oreilles. Il était strident, long et sonnait de manière complètement opposée. Le plus sourd des deux, il pouvait facilement reconnaître le son des ours qui erraient dans ses montagnes. Ils étaient gigantesques à cette période de l’année et terriblement affamés. Le second était une source inconnue, il l’avait pourtant déjà entendue parmi ces sommets mais jamais il n’avait aperçu la créature émettant cette sonorité.
Rapidement son esprit divaguait, il pensait à l’impitoyable légende de Suurin et son cœur se mettait à battre la chamade dans sa poitrine. Ils ne devaient pas rester ici. Une chose horrible allait se produire s’ils traînaient encore plusieurs minutes sur place. Dans un simple signe de tête, il avançait de nouveau ouvrant le cortège. Le fracas des roches plusieurs centaines de mètres plus bas avaient de quoi se faire hérisser les poils de ses bras. S’ils chutaient, jamais, au grand jamais, ils ne seraient capables d’y survivre. S’ils prenaient trop de temps, l’une de ses deux impitoyables créatures déciderait de faire d’eux leur plat de résistance. Au fur et a mesure le terrain devenait glissant, il pouvait encore de plus en plus de pierre trébucher. Elles roulaient, chutaient, sifflaient et se fracassaient dans un écho terrible tandis qu’ils approchaient de ce passage sinueux.
Il grognait entre ses dents, à nouveau, mais cette fois il était bien différent de la douleur. Immobile, il observait le seul chemin menant à l’endroit où son compagnon sommeillait. Pour la première fois, Asmund jurait en observant la route. « Enfys… Donne moi cette racine. » Il détournait son regard sur elle montrant son bras suintant de plus belle. « Je ne pourrais pas avec un seul bras…Tu vas devoir passer devant pour assurer ta sécurité et t’agripper fortement a mon bras… Ce bras… » Il lui tendait la torche arrachant la moitié de la jambe de son pantalon qu’il tressait pour en faire une corde qu’il enroulait autour de son bras endommagé tendant l’extrémité a la jolie rousse. « Ecoute moi. Tu n’as pas le choix. On ne pourra pas avancer correctement sans s’entraider et je ne pourrais pas… pas avec un seul bras. On doit pouvoir être capable de se faire confiance… C’est notre seule chance et si cette créature nous rattrape, il me sera impossible de nous protéger, Enfys. » Son regard se voulait à la fois insistant mais aussi protecteur, il essayait de la rassurer par son intonation de voix différente de l’habitude. Elle ne sonnait pas comme un ours mal léché. Il essayait de se montrer persuasif mais rassurant tendant son autre main paume ouverte. « S’il te plait, guérisseuse. »
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyJeu 5 Avr - 15:05



L’écho du rugissement était glaçant. La montagne cruelle et ses bêtes n’allaient pas tarder à les rattraper. Enfys le savait. Les souvenirs de son enfance refluaient, hiératiquement, à son esprit. Les corps mutilés que l’on apportait à sa mère ; les traces de crocs dans la chair. Les muscles à vifs, déchiquetés, les os brisés. Le sang carmin qui s’écoulait des plaies béantes tel un torrent agité. Elle les avait vus, tout ces cadavres qui gisaient là, sur la table d’auscultation alors que les familles pleuraient et hurlaient la perte de leurs êtres chers.
Enfys ne voulait pas finir sur cette table. Elle ne voulait pas que ses parents aient à l’enterrer. Pourtant, elle n’arrivait pas à calmer le bourdonnement de la peur à ses oreilles, elle n’arrivait pas à raisonner son cœur, qui battait, incontrôlable. Elle le devait. Tout Kavalii savait que la montagne était impardonnable. La moindre inattention sur les chemins sinueux, et c’était un allé simple pour le monde des esprits.
Asmund aussi le savait lui aussi et Enfys l’observa se lever, sentant une raideur dans l’attitude générale du guerrier. Il ne devait pas être serein non plus. C’était un mauvais point. Très mauvais point.
« Enfys… Donne moi cette racine. »
Elle ne broncha pas, alors qu’il lui montrait son bras dégoulinant de sang. L’animal ne l’avait pas raté et soigner Asmund était une priorité. S’ils avaient été en ville, Enfys lui aurait déjà administrée la racine. Mais ici, dans les hauts sommets de la mort ça lui avait paru impensable. La racine était forte, assez pour assommer un adulte de corpulence normale. Elle jaugea rapidement la stature du géant, essayant de déterminer la dose adéquate. Si elle estimait bien le dosage, alors Asmund pourrait être libéré de sa douleur sans trop avoir d’effets secondaires. Certains patients expérimentaient des pertes de conscience, ou d’autre des hallucinations assez terrible. Sa mère lui avait dit de ne jamais trop abuser de la plante, tant elle avait tendance à faire ressurgir des visions du passé aux patients qui l’a prenait. Tout en étant bien consciente de cela, Enfys hocha la tête, fouillant dans sa sacoche à la recherche du précieux tubercule.
« Je ne pourrais pas avec un seul bras…Tu vas devoir passer devant pour assurer ta sécurité et t’agripper fortement a mon bras… Ce bras… »
Enfys s’arrêta net. Passer devant ? Elle ? Par l’oeuvre de mère nature, il voulait leur mort ? Elle ouvrait la bouche pour contrer cette idée folle, mais déjà, le guerrier avait fabriqué une corde de fortune qu’il lui tendait. Elle regarda le bout de corde n’osant pas le prendre, comme si il était imbibé de poison mortel. «  Asmund.. Je ne sais pas… »
« Ecoute moi. Tu n’as pas le choix. On ne pourra pas avancer correctement sans s’entraider et je ne pourrais pas… pas avec un seul bras. On doit pouvoir être capable de se faire confiance… C’est notre seule chance et si cette créature nous rattrape, il me sera impossible de nous protéger, Enfys. »
Il avait raison, bien sûr. Et il y avait quelque chose dans sa figure qui rassurait la guérisseuse. Il ne la laisserait pas tomber. Il l’avait sauvé. Et c’était à elle maintenant d’en faire de même : de les ramener à bon port. Vers leur famille. Vers leurs vies respectives. Enfys inspira un grand coup. Et alors qu’Asmund lui adressait une dernière réplique, elle hocha la tête, essayant de rassembler le courage qui lui faisait défaut.
«  Je le ferais » Articula t-elle d’une voix résolue, bien que légèrement tremblotante. Elle était une enfant des montagnes. Elle ne mourrait pas en leur sein. Elle ne laisserait pas tomber le guerrier qui avait tant de fois défendu leur peuple. « D’abord, il te faut la racine. » Elle se saisit du tubercule, qu’elle cassa de moitié, et déposa dans la main du Kavalii. «  Cette dose devrait être suffisante pour apaiser ta douleur. Mâche là bien avant de l’avaler, d’accord ? Tu risques de voir des choses pas très agréables, mais tu dois absolument arriver à dissocier réalité et hallucination, Asmund. Je te fais confiance. Ne saute pas s’il te plaît. Je n’arriverai pas à te retenir. »
Sans plus de cérémonie, Enfys saisit la corde. Adressant un dernier regard au Guerrier. «  Tu es prêt ? »
Elle s’engagea ensuite sur le chemin sinueux, une main fermement accrochée à la torche, l’autre à la corde. Elle devait se fier à son instinct qui pourtant avait failli la mener à sa perte en cette même soirée. Chacun de ses pas était hésitant, jaugeant la dureté de la roche sous ses semelles. La guérisseuse se retournait fréquemment, pour s’assurer qu’Asmund la suivait toujours. Lorsque la corde semblait se tendre, elle s’arrêtait, s’assurant de ne pas lui  faire perdre  l’équilibre, et reprenait dès lors qu’il avait atteint sa hauteur. Ils fonctionnaient ainsi, en un binôme. Enfys ne parla pas, préférant concentrer toutes ses ressources sur la difficile descente. Ignorant le bruit des petits cailloux qui s’effondrait dans le vide, elle rassemblait son courage pour ne pas trembler, pour adopter une attitude assurée.
Puis, dans le tremblotement des flammes de la torche, après ce qui semblait une marche interminable, elle crut distinguer une grosse forme, dormante, aux ailes repliées. Elle s’arrêta, et se tourna vers son camarde. «  Je crois qu’on a trouver Fehu » Lui annonça t-elle d’une voix soulagement et joie se mêlait.
Ils allaient pouvoir rentrer. Enfin seulement si Asmund tenait encore sur ses pieds.
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Message# Sujet: Re: Ne me laisse pas tomber ft. Asmund   Ne me laisse pas tomber ft. Asmund EmptyMer 11 Avr - 17:25

Ses dents broyaient avec puissance le morceau de tubercule que la jeune guérisseuse lui avait déposé dans la main quelques secondes auparavant. Le goût terreux de la racine lui arrachait une grimace déformant son visage. Il suivait ses conseils à la lettre mâchant correctement ce remède dont elle seule connaissait l’existence. Dans ses tempes, son cœur battait la chamade tandis que la fulgurante douleur de son bras se transformait lentement en une impressionnante sensation de brûlure. Son regard se déposait sur son bandage de fortune qui suintait toujours de sang. Il voulait s’assurer qu’il n’était pas en feu tant la sensation était désagréable. Un signe de tête approbateur répondait simplement à la jeune femme qui se saisi de la corde s’engageant en première sur le chemin sinueux. Il jugeait la dureté du sol au bout de son pied, mètres après mètres tandis que de grosses gouttes de sueurs ne perlaient sur son front. Ses gestes lui paraissaient soudainement d’une extrême lenteur mais aussi d’une lourdeur incroyable à s’en faire décrocher un pan complet de la falaise. La sueur lui détrempait à présent les cheveux mais pourtant le vent le faisait frissonner à chaque fois qu’il se déposait sur son corps. Il ouvrait, fermait et rouvrait les yeux plusieurs fois de suite dans cette longue marche interminable sentant sa nuque se raidir. Son regard fuyait vers le bas de la falaise qui lui paraissait plonger directement dans les abysses. Là où les morts ne se repentent jamais.
Il entendait leurs voix s’extirper des profondeurs de la terre. Il sentait leur présence au dessus de sa tête lorsqu’il levait les yeux vers le ciel étoilé des montagnes. Ils étaient là dépourvus de toute vie sur leurs montures volantes lugubres. Elles étaient charnues, aussi charnues que les doigts qui se tendaient dans sa direction et les mains qui l’appelaient à rejoindre les cieux au dessus des abysses. Eux qui avaient péris lors de la grande guerre et que personne n’avait jamais réussi à retrouver. Eux qui n’arriverait jamais à obtenir le pardon des péchés par la terre. Asmund grognait entre ses dents, il secouait la tête reprenant régulièrement ses esprits mais il pouvait entendre leurs voix à ses tympans. Le vent il lui portait les plaintes, la rage et la colère qui hantent encore ces pauvres âmes damnées à une vie d’errance au plus bas des montagnes. La sueur coulait dans son dos tandis qu’il sentait régulièrement la corde se tendre. Ces abysses qui essayaient d’extirper sa vie de sa profonde plaie au bras. Sa nuque était raide tandis que ses pas se faisaient de plus en plus hésitant. Il résistait, serrait les dents et observait cette corde de fortune devenir rouge sang. Sa tête lui tournait par l’effort qu’il devait mettre en œuvre pour travailler en équipe avec la guérisseuse. Ils s’arrêtaient enfin mais ses yeux restaient figés sur ces créatures volantes dépourvus de vie qui s’orchestrée comme un bal funeste au dessus de sa tête. Ses yeux étaient presque vide et son regard perdu dans l’inexistant. Les traits de son visage étaient fermés avant qu’il ne pose finalement ses yeux sur la rouquine. « Je crois qu’on a trouvé Fehu » lui annonçait la jeune guérisseuse. Son regard se plongeait alors derrière la guérisseuse observant l’immense forme repliée qui dormait. Un sourire au coin des lèvres, il avançait titubant légèrement par la fatigue de l’effort et les effets de la racine. Il ricanait, seul mais avec joie et soulagement.
Le bras tendu vers l’immense ptérodactyle dont les ronflements résonnaient en échos contre les parois des falaises. Sa main se posait doucement sur son long cou, caressant doucement la peau de la majestueuse créature qui lui avait sauver la vie de nombreuses années auparavant et qu’il lui sauverais très certainement la vie ce soir. Il souriait détournant le regard sur Enfys laissant la bête en sommeil se redresser et se retourner dans une autre position pour se rendormir lui envoyant un coup d’aile léger au passage. Asmund valdinguait sur ses genoux s’appuyant contre les parois de la montagne sur ce petit plateau fait de terre rocailleuse. Il jurait entre ses dents essayant de se relever s’écroulant une nouvelle fois de fatigue. La tête lui tournait tandis qu’il enfonçait son visage dans ses mains. Il ne ressentait plus de douleur au niveau de sa plaie ensanglantée mais cette puissante racine lui filait la nausée. Asmund se sentait lourd, perdu et nauséeux depuis de longues minutes. Un haut le cœur s’emparant du haut de son corps et de son estomac dans un hoquet. Sa respiration était lente, lourde et sa bouche pâteuse s’appuyant lourdement le dos contre la montagne marmonnant d’anciennes paroles kàvalienne dans une langue ancestrale.
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