Cela fait un bon moment qu'on marche, regardant tout autour de nous, restant sur nos gardes à chaque instant. Car depuis que nous sommes arrivés ici, on peut pas dire que cette planète a été très accueillante avec nous! D'abord on a eu le droit à un accueil digne de ce nom des natifs, et puis on a ensuite découvert les différentes espèces d'animaux présents ici, qu'ils soient gros ou petits, qui n'avaient qu'une seule envie, nous bouffer.
Je regarde devant moi, alors que j'enjambe un tronc d'arbre au milieu de notre chemin improvisé. Il a été décidé d'une mission de repérage vers un lac, apparemment il y aurait pas mal de poissons, ce qui serait un luxe pour le camp et nous donnerait une dose de nourriture relativement importante. Seulement, avant d'y envoyer des pêcheurs, il faut s'assurer que l'endroit est sûr, et on a été choisis, nous, les dix hommes assez fous pour accepter de partir comme ça. Des fois je me dis que je dois être vraiment con pour accepter tout ça.
Alors que je vois rapidement les premières lueurs rouges de l'eau je fais signe aux autres de s'arrêter. C'est normal que l'eau ait cette couleur? Quoi qu'avec cette planète, plus rien ne me choque. On décide finalement de se séparer pour couvrir plus de surfaces et je pars dans mon coin, serrant mon arme entre mes doigts. Je reste concentré sur ce que je fais, analysant tout autour de moi et me rapproche finalement un peu de l'eau. Elle a vraiment une couleur bizarre mais le pire c'est que ça semble normal. Je reste à la regarder pendant un petit moment, jusqu'à ce qu'un bruit derrière moi me fasse sursauter. Un espèce de gros serpent se tient devant moi, aussi droit qu'un piquet planté dans le sol, la gueule ouverte. Bordel c'est quoi ce machin? Il doit faire au moins dix fois la taille des serpents de chez nous.... Foutue planète!
A la base j'étais partie chasser ce matin, mais l'appel du ciel était trop fort ! J'ai du tirer trois flèches avant de siffler Petri qui survolait le périmètre comme à son habitude. Il garde toujours un œil sur moi, on a cette connexion spécial qui s'est créé lors de notre premier vol et depuis ça se renforce tous les jours. Bon c'est vrai j'aime voler, mais c'est pas pour ça que j'ai interrompu ma chasse. Ces étrangers m'intriguent, je veux savoir d'où ils viennent et ce qu'ils veulent. Pourquoi sont-ils venu si prêt de nos camps ? Et qu'est-ce que c'est que cette cage en métal volante ? Je n'ai jamais vue rien de tel !
Je me suis dis que ça ne serait pas prudent de simplement aller les voir pour leur demander, ouai j'ai un minimum envie de vivre. Ils pourraient se montrer agressif et m'attaquer, je les surveille de loin, d'au dessus précisément. Je m'approche prudemment de leur camp, quand j'aperçois des hommes s'approcher d'un lac, ils semblent se séparer ce qui n'est pas vraiment la bonne chose à faire. Ces coins là grouillent de raptors et autres bestioles qui ne vos mieux pas approcher. Je secoue la tête et fais descendre Petri pour y voir plus clair.
On survole le lac d'assez haut pour ne pas se faire croquer, tournant autour de ces hommes imprudents au possible. Il n'y a pas ce genre de prédateur chez eux ou ils sont juste complètement suicidaire ? C'est peut-être un de leur rituel ? Un test pour devenir un homme ou une connerie de ce genre. Et c'est là que je vis le Titanoboa s'approcher d'un des hommes, outch j'aimerai pas être à sa place, il va se faire avaler tout cru. Je fais craquer mon cou, étire mes bras et encoche une première flèche en m'approchant rapidement du brun. Flèche préalablement induite de poison, malheureusement ça ne fera que l’assommer quelques secondes, une minutes tout au plus, cette bestiole est vraiment immense et redoutable. Quand je fus à bonne distance, je tend mon arc et tire. Dans le mille ! Le reptile divague quelque peu semblant désorienté, c'est le moment de filer. Petri atterrit au sol à côté du brun et je tend la main vers lui pour qu'il monte avec moi. Bouges, on a pas toute la journée !
Je ne m'attendais pas du tout à voir un serpent de cette taille là, et encore moins à ce qu'il essaye de me bouffer. Sur quelle planète on nous a envoyés au juste? C'est pas normal un truc pareil! Je commence à placer mon arme devant mon visage pour m'apprêter à tirer, histoire de ne pas finir en repas de serpent géant, quand je le vois tout d'un coup vaciller, alors qu'un bruit strident me fait mal aux oreilles. Sans attendre, j'enlève mon flingue de devant moi et regarde ce qui se passe, et mon regard se pose sur une flèche plantée dans l'animal, flèche dont j'ignore la provenance. Qui a tiré? Je me met alors à regarder autour de moi pour essayer d'en trouver le propriétaire, quand un énorme truc se pose à côté de moi, me faisant sursauter au passage et reculer de quelques pas. On nous a un peu parlé des dinosaures, et on en a un peu vus, mais je dois avouer que d'en voir un si près de moi me fait froid dans le dos.
_ Bordel!
Il est gros, bien plus gros que moi, et je n'ai pas trop envie de finir dans son bec! Et a choisir entre le serpent et lui, je préfèrerais autant que ce soit lui qui me bouffe, ce serait sans doute plus rapide et moins douloureux.
Bouges, on a pas toute la journée !
Je regarde la silhouette que jusque là je n'avais pas pensé à visualiser, bien trop absorbé par le grand bec qui me faisait face, et le visage d'une jeune blonde me frappe. Bon sang ya des gens qui montent sur ces machins? Ils sont vraiment tarés sur cette planète! Elle me tend la main et je vois à son regard qu'elle ne compte pas attendre très longtemps alors je secoue finalement la tête, me demandant comment j'ai pu me retrouver dans une situation pareille, à monter sur le dos d'un dinosaure volant, avec une fille qui souhaite peut-être me torturer et me tuer ensuite. Je fais passer mon arme en bandoulière, la faisant glisser dans mon dos, et attrape la main de la blonde pour me hisser sur le dos de son dinosaure. Oh bon sang, ça bouge trop ce truc! Je ne sais pas trop ce que je dois faire, si je dois me tenir, et où je dois le faire.... Je regarde le serpent encore au sol, me demandant s'il est mort ou pas, quand je sens que le dinosaure bouge encore une fois, me faisant presque perdre l'équilibre. Je sursaute et avant que je ne glisse, je me raccroche à ce que je peux, le buste de la blonde devant moi. Mon corps se rapproche instantanément du sien, et je me sens un peu idiot. Mais bon, je ne veux pas mourir d'une chute de dinosaure moi.
Je garde les yeux rivés sur le Titanoboa espérant que ma flèche l'aura étourdis assez longtemps pour qu'on puisse filer d'ici au plus vite. Ma main toujours tendu vers le type je le presse de me rejoindre, je ne sais pas ce qu'il m'a pris de risquer ma vie pour un mec que je ne connais même pas, mais si il ne se bouge pas de monter je vais partir sans lui. Je sens finalement sa main prendre la mienne et il monte derrière moi. Je ne me fais pas prier et siffle Petri qui s'envole en quelques battements d'ailes. On prend rapidement de la hauteur s'éloignant du danger en quelques secondes. L'homme derrière moi ne semble pas avoir l'habitude de voler je vais pouvoir m'amuser. Oui j'avoue je suis un peu sadique, mais ça me fait marrer. Je presse la base de l'aille droite de Petri et il vire immédiatement sur la droite faisant perdre l’équilibre au brun qui se raccroche à ma taille rapidement. Je lâche un petit rire avant que Petri reprenne un vol plus tranquille. On a pas l'habitude de voler hein ? Je tourne la tête pour le regarder et baisse les yeux sur ses bras qui entourent ma taille en souriant amusé. Et si on prenait un peu de hauteur ? J'hausse un sourcil et sans attendre de réponse, Petri commence à monter se retrouvant à plus de 50 mètres de hauteur nous montrant un paysage à couper le souffle. Quand je suis dans les airs plus rien ne compte, je me sens à ma place. J'écarte les bras et laisse le vent me traverser totalement, respirant profondément. Après quelques minutes de vol, je me dis que le brun en a vue assez pour aujourd'hui et descend tranquillement passant au dessus des arbres, apercevant un groupe de tricératops s'abreuvant au lac. Rien de dangereux à l'horizon, Petri finit par atterrir au milieu d'une vallée qui me semble sur. La balade t'a plu ? Je dis cette phrase avec un sourire sur les lèvres sans regarder l’état de mon compagnon de vol. A-t-il aimé ? Est-il pétrifié ? C'est ce que je vais découvrir. Je caresse le poitrail de Petri, le remerciant pour le vol et finit par descendre, posant les pieds au sol.
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