Whatever you do, whatever you say i'll always be by your side
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Coincé en haut du mur de protection, Elijah donne un coup de main à un membre de l'équipe pour réparer quelque chose. En vérité, il n'y comprend rien, mais deux mains supplémentaire sont toujours les bienvenues. Il n'a jamais été friand des nouvelles technologies, et ce mur à champ de force viendrait presque d'une autre planète, pour lui. Chose hilarante, puisque c'est son propre cas. Lorsque son collègue referme la cage de métal, cachant les fils électrique de l'appareil, le blond est déjà en train de descendre grâce à une sorte de poulie, et de corde qui lui permet de retomber au sol comme un escaladeur. Il touche le sol, détache la sécurité et laisse l'engin remonter pour le passer à l'homme toujours en hauteur. Lorsque Eli tourne son visage vers l'entrée du parc, il voit son seul et unique ami se retourner à ce moment précis. Puis, s'enfoncer dans la forêt en quittant le camp. Ce signal, c'est certainement le seul qu'il reçoit, et auquel il veut répondre. Sachant ce qui lui reste à faire, il est entré à l'intérieur du camp pour déposer ses affaires. Retrouver l'intérieur de cette petite maison de bois ne lui fait pas chaud au coeur, mais il délaisse tout pour se contenter de son arme, coincée à l'arrière de son jean. Il défait alors machinalement l'élastique qu'il porte dans ses cheveux pour travailler, puis se faire arrêter au coin de la petite ruelle par une bonne femme qui rouspète que les travaux de sa maison ne soient pas terminés.
La seule chose qu'il a trouvé à lui répondre ? Un mensonge. Ça passe mieux avec les gens qu'il ne connaît pas. Alors, Elijah prétexte qu'il ne peut venir aujourd'hui, parce qu'il est occupé sur le mur. Il s'est empressé d'ajouter, alors qu'elle allait encore lui prendre la tête, que si elle préférait avoir une pièce de plus, au détriment de la seule chose qui l'empêche de se faire bouffer par les prédateurs, elle serait en droit d'aller gueuler ailleurs. Des mots qui lui ont fait fermer sa bouche, et qui ont laissé à Elijah le champ libre pour continuer sa route. S'il est interdit de sortir la nuit, il n'est pas compliqué de se faufiler à l'extérieur du camp en plein jour. Même s'il n'a pas cherché à être discret, le tatoué s'est tout de même retourné pour être sûr qu'aucun garde n'avait les yeux posés sur lui. Il a disparu derrière les arbres, aussi aisément et simplement qu'Ashley l'avait fait un peu plus tôt.
Si l'endroit, ses couleurs et ses parfums, est parfait, Elijah n'en oublie pas ce qu'il sent. Ou ce qu'il ne sent pas d'ailleurs. La pollution et tout le bordel, qui faisait de la Terre un détritus à ses yeux. S'il avait toujours souhaité vivre dans un tel endroit, dénué de la présence néfaste de l'homme, jamais il n'aurait cru pouvoir y accéder. Quelques minutes ont suffi pour qu'Elijah retrouve ses traces. Même s'il n'en a pas besoin pour savoir où il se trouve, il s'approche en suivant les traces de bottes de son ami. Mais, prit dans ses pensées, Elijah sursaute en découvrant Ashley, assit sur ce rocher, entre ces arbres à fleurs, qui est devenu leur point de rendez-vous lorsqu'ils s'échappent à l'extérieur. Le charpentier laisse retomber à la fois ses épaules, et les lianes qu'il tenait pour se frayer un chemin. Ce n'est que lorsque le décor est revenu à sa place, immobile, comme si vous n'étiez pas là, qu'il prend la parole. Même s'il ne parle que peu en général, la simple présence d'Ashley lui délie la langue.
« - Merde, tu m'as eu abruti. » Dit-il, sans penser un seul mot de cet insulte. « J'ai cru que t'allais me bouffer, là, inerte, comme ces bêtes de l'autre jour. »
Il ne peut s'empêcher de sourire bêtement, en repensant à la dernière frayeur que vous avez eu en vous aventurant à l'extérieur du camp. Peu importe la bête qui vous pourchassez, vous avez réussi à vous en sortir. Mais les souvenirs resteront à jamais gravés dans votre mémoire. Chacun d'eux, parce qu'ils sont les premiers sur cette planète. Ashley, le seul, l'unique, numéro un.
whatever you do, whatever you say Ashley Kohner & Elijah Stifler
Mes pupilles croisent les siennes et c'est tout. C'est tout ce dont nous avons besoin pour nous comprendre, pour connecter. Aucun signe de tête n'est nécessaire, aucun sourire, aucun clin d'oeil. Une demi seconde d'attention et le tour est jouer. Cette proximité, jamais je ne l'avais expérimenter auparavant. Les gens me fuyaient, je parlais probablement trop pour eux. J'ai rapidement commencer à croire que sur Terre, un rapprochement avec Ashley Kohner était tout bonnement impensable. Heureusement que nous sommes maintenant sur Exodia. Je me demande si les poules ont des dents sur cette planète? Existe-t-il seulement des poules? Cette vie semble si irréel qu'un détail aussi absurde ne m'étonnerait pas. C'est ce genre de détail absurde que j'aimerais répertorier, non pas ces cailloux qu'on me ramène jour après jour. Ces cailloux, je les avait encore au creux des mains en quittant le camp. Là maintenant, ils ricochent tous les trois sur un arbre pour effrayer Elijah. Il m'en faut beaucoup pour me faire sortir de mes gonds, mais ces abrutis ont enfin réussi. Je me demande si ces quelques semaines ont suffit à Elijah pour me connaître par coeur, mais je n'attends pas pour le savoir. Je le bombarde tout de suite de toute la merde qui encrassait mon cœur.
- Ces petits cons! Je vais leur faire bouffer ce gravier moi. Ils vont en chier des cailloux. Ils me prennent pour qui? Wall-e?
Je ne crois pas avoir besoin de lui exposer plus clairement la situation. Il me connaît suffisamment pour savoir que mon boulot me tiens à cœur. Au sein d'Exodus, les gens croient que mon rôle est aussi utile qu'arroser un poisson dans l'eau. Je n'ai pas le rang nécessaire pour partir en expédition – une vraie expédition, mais ceux qui le sont ne m’emmènent rien d'intéressant. Je veux étudier la nature, la faune, les natifs. Même si nous nous aventurons parfois un peu trop loin moi et Elijah, jamais nous ne sommes tombés sur ces natifs. Du moins, je n'en ai personnellement jamais vu. On en dit du mal, des atrocités, mais ils sont une mine d'information. Une partie de moi ne croit aucune des rumeurs à leurs sujets. Comme il y à les bons et les mauvais sur Terre, ces autochtones ne doivent pas tous être du côté obscur. J'ai bon espoir d'en rencontrer un curieux, et intrigué par les trésors que peut offrir un tout autre système solaire.
- AH! Mes paumes claquent avant qu'un doigt accusateur ne vienne pointer Elijah. Tu l'avoue enfin! Tu as eu la trouille! Non non, je le coupe avant qu'il ne conteste. Je sais que tu as eu la trouille. Allez, on y va.
Dans mon sac, entre mon appareil photo et un calepin, se trouve deux bouteilles d'eau et quelques barres protéinées. C'est une sorte de règle non-écrites entre nous, celui qui convoque s'occupe des vivres. Des vivres, où de ce que nous pouvons trouver en aussi peu de temps. Nos virées sont souvent spontanées. Nous ressemblons plutôt à deux gosses près à passer l'après-midi au parc que deux aventuriers à la conquête d'une nouvelle planète. Nos semblables préfères parler de conquérants plutôt que d'aventuriers. Contrairement à eux, je ne compte pas conquérir une planète déjà peuplé d'un écosystème aussi brillant, et aussi développé. Même si je suis heureux de ma place parmi l'équipage, je commence à me dire que la présence d'humain n'est une bénédiction pour personne. Quelques Terrestres disent d'eux qu'ils ont aussi bêtes que ces dinosaures. D'autres, en revanche, vantes leur intelligences. Je pense comme eux. Je pense qu'ils sont aussi brillant que nous, sinon plus. Ils n'ont pas eu l'arrogance d'entreprendre des recherches dans un univers infini et indéchiffrable. Ils ont plutôt eu la sagesse d'apprendre à connaître le monde dans lequel ils vivent.
- On ne sait toujours pas contenir la puissance d'un volcan sur notre propre planète... Comment peuvent-ils avoir l'audace de vouloir s'approprier une planète aussi imprévisible qu'Exodia?
Je ne m'inquiète pour Elijah. Il sait que je suis du genre à passer du coq à l'âne en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. C'est probablement le meilleur de notre relation ; peu importe où je vais, que ce soit physiquement ou mentalement, je sais qu'il est là pour me suivre.
Whatever you do, whatever you say i'll always be by your side
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Les cailloux tombés au sol, n'ont même pas attiré l'attention d'Elijah tellement ils n'ont rien de particulier. Il s'est simplement contenté de sourire en coin, en regardant et écoutant son seul réel ami, déblatérer toutes ces insultes à l'encontre de ces débiles. Wall-e, ça lui tire un rire. Léger, de ceux qu'il n'avait eu que très peu de fois depuis votre arrivée sur cette nouvelle planète. Un véritable rire qui n'a rien de mesquin, rien de sournois. De ceux qui font du bien au moral, de ceux qui vont rester. Parce qu'imaginer Ashley à la place de ce petit robot animé, ça ne pourra jamais s'effacer de sa mémoire. Silencieusement, d'un simple regard, il a remercié l'archiviste pour cette image. Si les connaissances et le métier d'Ashley ne sont pas vu à leur correcte valeur, Elijah est de ceux qui pensent le contraire. Retranscrire pour les générations futures, faire un regroupement de toutes ces anciennes et nouvelles connaissances, sont une nécessité. Peut-être est-ce simplement par égoïsme, Eli, il adore connaître et apprendre de nouvelles choses. Il aime la culture et l'environnement, comme un obèse pourrait aimer le chocolat.
« - Tu l'avoue enfin ! Tu as eu la trouille ! Non, non... » Elijah a ouvert la bouche pour répondre, il l'a refermé directement lorsqu'Ashley a reprit la parole. « Je sais que tu as eu la trouille. Allez, on y va. »
Les dernières paroles qui ont été prononcées près du camp. Si partir à l'aventure dans cette jungle, est un bien fait qui nourrit la passion des deux amis, Elijah ne peut que ressentir la légère tension qui est au creux de son estomac. Les dernières histoires qu'il a entendu, contant des rencontres avec des natifs, ne lui ont pas réchauffés le coeur. Deux sentiments complètement contradictoires se sont fait une place, à l'intérieur de son esprit. Ces êtres primitifs, font revenir en lui ce racisme qui a détruit sa vie sur terre. Mais c'est la peur, qu'il confond avec ses anciens pêchers. Parce qu'il a peur de ce qu'il pourrait lui arriver, vous arriver, si vous tombiez sur ces autochtones aux crocs acérés. D'un autre côté, il se sent comme l'envahisseur. Celui venu du ciel pour dérober à cette nature, tout ce qu'il y a de bon et d'extraordinaire. S'il lui arrive de sortir avec une équipe, à la recherche de bois pour les construction, Elijah est complètement en désaccord avec ce qui commence à ressortir de leur arrivée. Prendre à cette planète, la détruire pour utiliser ce qui est bon à son peuple, ne fait pas parti de ses principes. Au contraire, Elijah ne supporte pas de détruire cet écosystème, cette vie qu'ils piétinent parce qu'ils sont avides.
« - L'avidité. » Répondit-il simplement après l'intervention de son frère. « On prend, sans donner en échange. On devrait apprendre, sans laisser de traces. »
Vous finissez par entrer dans ce qui semble être une petite prairie, au milieu de la jungle. Un simple espace presque circulaire, d'une trentaine de mètres de diamètre. Au sol, la terre a été retournée. On aurait pu croire à de simples brindilles, mais ce qui poussent au centre de tout ça n'est en rien le fruit de la nature. Pour chaque arbre prélevé, Elijah en fait replanter deux. Même sur terre, c'était sa façon de préserver l'environnement. Il a imposé cette idée à l'équipe de bûcherons, et ne peut s'empêcher de sourire en voyant ces jeunes pouces d'arbres prendre peu à peu de l'ampleur. C'est sa manière d'aider, et de donner, preuve qu'il n'est pas l'enfoiré qu'on pourrait croire.
« - T'as vu ça ? » Enfin, il semble plus intéressé que par ses pensées. Elijah plisse les yeux, pointe d'un doigt assuré des traces de pas nettes dans la terre. « C'est pas les nôtres. Quel genre de personne marche pied nus, dans la jungle ? » Il marque une légère pause, et ne peut s'empêcher de laisser sortir la suite. « Vive la civilisation ! »
Si Elijah peut paraître hostile face au peuple de cette nouvelle planète, c'est parce qu'il laisse la peur parler. Mais en rien, il ne voudrait leur faire du mal. Il n'est pas ici pour leur prendre quoi que ce soit, il n'est pas ici pour les blesser, les éradiquer, ou quoi que ce soit. Il est simplement maladroit, c'est sa personnalité. Ces traces vont attirer l'attention d'Ashley, il ne le sait que trop bien. Alors, Elijah se met à marcher à côté de ces nouvelles pouces qui formeront plus tard, des arbres magnifiques. Sans toucher aux pieds, ni aux traces dans la terre, il s'en approche. Sans pour autant être attiré pour les regarder de plus près, il sort machinalement de sa poche un petit mètre enroulé pour le lancer directement entre les mains de son ami, pour qu'il mesure les traces qui ressemblent à toutes celles que vous avez pu connaître sur la planète terre. C'est la première fois qu'ils rencontrent la trace d'un, ou de plusieurs, hommes. Elijah ne peut s'empêcher de scruter l'horizon, s'arrêtant à plusieurs mètres de votre position à cause de la densité d'arbres, de fougères, et de buissons en tout genre.
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SIXE, 2016